Fraudes en entreprise, factures, résultat financier, enquête par Détective privé Bordeaux Bergerac Toulouse, www.drouville-detective.fr

Publié le par ad-detective

Depuis 2009, les fraudes en entreprise ont presque doublé

©LE MONDE  02.03.2014

Faire de fausses factures, truquer des résultats financiers, verser un pot-de-vin pour décrocher un contrat… Les fraudes en entreprise se multiplient.

Selon la 7e étude mondiale sur le sujet, publiée par le cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) le 19 février, 55 % des entreprises françaises ont détecté au moins un cas de fraude en 2013, contre 29 % en 2009.

Cette hausse s'explique notamment par l'amélioration des dispositifs de détection. « En 2001, lorsque nous avons lancé cette enquête, il y avait beaucoup de fatalité de la part des entreprises face à la fraude. Celle-ci était encore souvent découverte par hasard, indique Jean-Louis Di Giovanni, associé PwC du département litiges et investigations. Aujourd'hui, les entreprises luttent beaucoup plus en amont. »

La France détecte ainsi 62 % de fraudes (contre 55 % dans le monde) grâce aux dispositifs de prévention et de contrôle, dont plus de 40 % grâce à l'identification de transactions inhabituelles, telles que les écritures comptables enregistrées le dimanche. « Les grandes entreprises sont plus efficaces pour détecter les fraudes, même si l'écart entre les grandes et les plus petites entreprises en matière de détection se réduit par rapport à 2009 », poursuit-il.

NOUVELLES FORMES DE FRAUDE

Les cas les plus répandus de fraude sont le détournement d'actifs (61 %), la cybercriminalité (28 %) et la fraude comptable (22 %). Pour la première fois, la cybercriminalité remplace la corruption à la deuxième place.

Depuis quelques années, de nouvelles formes de fraude se développent comme la criminalité informatique, la « fraude au président » ainsi que la fraude aux achats.

La « fraude au président » est une particularité française car cette méthode semble peu utilisée ailleurs : au téléphone, l'escroc se fait passer pour le président de l'entreprise et demande à un comptable d'effectuer un virement bancaire à l'étranger pour financer une acquisition confidentielle. L'usine Seretram, conserverie du maïs Géant Vert, à Labatut dans les Landes, a été récemment victime d'une telle escroquerie estimée à quelque 17 millions d'euros.

« Si les modes opératoires de certaines fraudes, telle la fraude comptable, restent intemporels, c'est leur degré de sophistication qui évolue », analyse Mikael Ouaniche, spécialiste des missions de prévention et d'investigation relatives aux fraudes au sein du cabinet d'audit OCA et auteur du livre La Fraude en entreprise (Editions Maxima, 2009).

PRISE DE CONSCIENCE PROGRESSIVE DES ENTREPRISES

La fraude n'épargne aucun secteur d'activité. Les services financiers et la distribution sont toutefois les secteurs d'activité les plus touchés.

En France, 45 % des fraudes sont internes (contre 60 % dans le monde). Le profil type du collaborateur fraudeur ? Un homme, âgé entre 41 et 50 ans, avec plus de dix ans d'ancienneté.

Au-delà du coût financier souvent très élevé – près d'un tiers des fraudes ont coûté plus de 100 000 dollars (73 100 euros) aux entreprises françaises –, les conséquences indirectes peuvent être très nocives : réputation entachée, perte de motivation du personnel, chute du cours de Bourse, etc.

« Depuis 2008, il y a eu une prise de conscience progressive des entreprises sur l'ampleur du phénomène et des ravages que la fraude peut entraîner. Elles ont réalisé d'importants efforts pour cartographier les risques frauduleux et sont soucieuses de ne pas laisser s'installer l'impunité », dit Mikael Ouaniche.

Par ailleurs, le durcissement des obligations légales et réglementaires a engendré un renforcement des dispositifs de prévention et de contrôle interne aux entreprises.

La mise en place de systèmes de détection automatisés a permis d'améliorer fortement la lutte. « Désormais, les entreprises recoupent et exploitent toutes les données qu'elles ont dans leurs bases informatiques », indique Jean-Louis Di Giovanni.

LA CYBERCRIMINALITÉ SE PROFESSIONNALISE

Ces efforts sont payants, comme le montre le Royaume-Uni, où la baisse des fraudes constatées reflète le niveau dissuasif des systèmes de détection. « La fraude diminue lorsqu'elle est surveillée et sanctionnée », résument les auteurs de l'enquête.

C'est désormais la cybercriminalité, une fraude très technique (vol de coordonnées bancaires, piratage de données, intrusions dans les softwares…), qui préoccupe les entreprises, car elle se multiplie et se professionnalise.

Quelque 44 % des entreprises redoutent d'en être victimes dans les deux ans qui viennent. « Les entreprises brassent énormément de données puisque 80 % des informations stockées dans leur système n'existaient pas il y a seulement deux ans, précise Jean-Louis Di Giovanni. L'enjeu va être d'identifier les données les plus sensibles pour mieux les sécuriser. » Or la détection et l'identification des cyber-attaques restent très difficiles.

Par ailleurs, elles restent souvent impunies car le cadre réglementaire international est inadapté. En 2012, les grandes entreprises ont affecté 2 % de leur chiffre d'affaires à la sécurisation de leurs systèmes informatiques, mais cela reste insuffisant.

Selon l'étude publiée en juin 2013 du Ponemon Institute et menée auprès de 26 sociétés françaises, les vols de données réussis coûteraient, en moyenne, 2,86 millions d'euros par entreprise.

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